Dirk Strauch, responsable du bureau des services des projets spéciaux au sein de l’unité opérationnelle CeGIT de SPIE Deutschland & Zentraleuropa, explique : « En Allemagne, les gestionnaires de réseau ont désormais l’obligation légale de vérifier si leurs lignes peuvent supporter des charges plus élevées. Plus d’électricité, donc plus de chaleur, et cela fait pendre les câbles électriques plus bas. »
« Or, si les câbles sont plus bas, il faut élaguer les arbres », ajoute Thorsten Werner, responsable du développement commercial au sein de l’unité opérationnelle CeGIT. Et les arbres poussent, les agriculteurs conduisent d’imposantes moissonneuses, et de nouveaux bâtiments voient le jour. L’inspection du réseau et sa cartographie en haute résolution sont donc une priorité.
Un seul survol
« Là où d’autres fournisseurs de services techniques doivent effectuer plusieurs vols, SPIE n’en fait plus qu’un », ajoute Thorsten Werner. Jusqu’à récemment, on ne pouvait embarquer que les scanners laser pour les survols en hélicoptère, tandis que les caméras thermiques filmaient latéralement. Cette difficulté technique l’a amené à réfléchir à un moyen de combiner et d’intégrer tous les capteurs dans le même hélicoptère. SPIE prend ainsi une longueur d’avance sur ses concurrents, qui sont encore en phase de test de solutions similaires. « C’est en grande partie grâce à cette innovation que nous avons remporté cet appel d’offres européen dans un secteur qui connaîtra une forte demande dans les années à venir », se félicite Dirk Strauch.
Prêt à décoller
Thorsten Werner regarde vers l’avenir : « Notre division possède déjà quatre drones opérationnels, que nous avons utilisés dans des projets d’élagage de la végétation pour 50Hertz. C’est une solution que nous continuons à développer avec nos partenaires, et qui nous permettra de limiter à l’avenir l’utilisation des hélicoptères et la consommation de carburant. » De plus, ces vols génèrent des téraoctets de données. En collaboration avec PolyNome, un spécialiste de l’intelligence artificielle que Thorsten Werner a découvert lors d’un Innovation Day organisé par SPIE, des algorithmes ont déjà été conçus et entraînés pour identifier les différentes parties des pylônes électriques, avec un taux de réussite de 95 %.
Trois questions à Stephan Mansk,
responsable d'exploitation et de maintenance chez 50Hertz
Quels sont les défis auxquels les gestionnaires de réseau électrique sont confrontés?
Le réseau allemand est solidement conçu et a toujours affiché un haut niveau de stabilité. Néanmoins, la transition énergétique et l’augmentation de la demande exigent toujours plus de capacité, ce qui nous oblige à développer l’infrastructure existante. En parallèle, la réglementation se durcit : distances minimales, protection de la nature, etc. Tous ces défis réunis font de l’optimisation de la maintenance une priorité absolue.
Commente l'approche innovante de SPIE permet-elle à 50Hertz de relever ces défis?
Nous avons choisi SPIE dans le cadre d’un appel d’offres européen, car son concept d’inspection aérienne présentait la meilleure analyse de rentabilité et une qualité optimale. La solution nous apporte un gain d’efficacité, des bénéfices environnementaux liés à la réduction des vols en hélicoptère et d’autres avantages : avant, nous ne pouvions pas voler à plus de 5 mètres de nos câbles, mais SPIE peut les survoler jusqu’à 30 mètres de distance, ce qui réduit les risques sans compromettre la qualité des images. Nous générons également une quantité énorme de données sur nos infrastructures.
Qu'envisagez-vous pour l'avenir dans le cadre de ce partenariat?
Nous envisageons de créer un jumeau numérique complet du réseau, ce qui permettra de développer des algorithmes de maintenance prédictive et de planifier plus facilement l’extension du réseau. Je suis convaincu que SPIE est le bon partenaire pour nous accompagner dans cette aventure.