Le BIM, un outil puissant au service des bâtiments intelligents, des smart grids et de la smart city

Publié le 03 juin 2022

La révolution numérique bouleverse profondément la chaîne de valeur des travaux d’installation, pour toutes les parties prenantes : nouvelles manières de concevoir, d’installer et de gérer la maintenance des infrastructures ; nouvelles opportunités pour les clients maîtres d’ouvrage et les acteurs des territoires ; mais aussi nouveaux usages finaux grâce aux données et services générés par les outils digitaux. Le BIM – solution de modélisation des données du bâtiment – illustre à lui seul la manière dont une innovation numérique peut transformer cet écosystème. 

BIM, Vue 3D d'un batiment Emmanuel Di Giacomo, Autodesk
Emmanuel Di Giacomo Responsable Europe du développement des écosystèmes BIM chez Autodesk

Comment expliquez-vous le développement rapide du BIM (Business Information Modeling) partout dans le monde ?

Tout simplement par les bénéfices majeurs qu’il apporte, attestés par différentes études. Il permet notamment de construire beaucoup plus vite, un enjeu crucial pour loger une population mondiale en forte augmentation. Grâce au BIM, on peut aussi équiper un bâtiment ou une infrastructure en utilisant moins de ressources naturelles, tout en réduisant fortement sa consommation énergétique. Autre avantage : les maîtres d’ouvrage économisent de 2 à 3 euros par mètre carré sur l’exploitation et la maintenance, deux fonctions qui représentent 70 à 80 % du coût global d’un bâtiment.

Et pour les usagers finaux ?

Grâce aux données du BIM, les usagers peuvent accéder à une multitude de nouveaux services. À l’hôpital, par exemple, ils pourront retrouver facilement leur chemin grâce à une application connectée à la maquette BIM du site.

Quels sont les freins au développement du BIM ?

J’en vois trois : des freins financiers, puisqu’il faut acheter des logiciels et former les équipes, la difficulté à recruter des personnes formées au BIM et dans tous les nouveaux métiers liés, et enfin une forme de résistance au changement chez certains collaborateurs ou entreprises. 

Quels sont les atouts du BIM pour un acteur comme SPIE ?

Des gains de temps, une efficacité démultipliée et des services additionnels pour ses clients. Grâce au BIM, SPIE peut en effet effectuer des simulations très précises pour identifier la meilleure implantation des équipements dans un futur bâtiment ou pour optimiser ses performances énergétiques. C’est aussi un outil puissant pour faire avancer les smart grids et la smart city : avec les acteurs du territoire, SPIE peut par exemple exploiter la maquette virtuelle de la ville pour tester « en live » un futur système intelligent de gestion du trafic routier.

Comment voyez-vous l’avenir du BIM ?

Le BIM va continuer à transformer la manière dont on construit : la préfabrication et le modulaire, déjà utilisés par SPIE, vont notamment se développer fortement. Mais surtout, l’intelligence artificielle et le big data vont permettre d’aller plus loin dans l’exploitation des données générées par le BIM. Nous pourrons par exemple identifier très finement et en amont le risque de fragilisation d’un bâtiment ou d’une infrastructure. Les opérateurs de maintenance pourront intervenir plus efficacement, grâce à des lunettes de réalité augmentée intégrant le modèle BIM du lieu. Et gageons que de multiples services BIM sources de performance énergétique verront aussi le jour dans les prochaines années. 

La digitalisation des métiers de l’architecture, ingénierie et construction (AIC)

Chiffre-clé

29 %

des professionnels de la construction en europe utilisent le BIM ou un outil numérique collaboratif (La Tribune, octobre 2018)

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3

pays européens les plus avancés sur l’adoption du BIM : Royaume-uni, France, Allemagne

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10 M€

ont été affectés à l’accélération de l’adoption du BIM en France dans le cadre du plan « BIM 2022 »