SPIE n’avait encore jamais développé un tel automatisme. « Concevoir ce prototype de gréement à l’échelle 1 a représenté plusieurs défis, souligne Mickaël Boulic. Nous avons dû intégrer la gestion de différents scénarios pour adapter la configuration et le réglage du gréement en fonction des données météo et de l’allure du navire. Les impacts du vent sur la structure du mât sont un autre élément qui a dû être pris en compte. »
Les équipes du Groupe ont mis quelques mois pour définir les caractéristiques d’une pièce essentielle au mât nouvelle génération : un joint tournant. Ce joint garantit la transmission des alimentations électriques et des signaux de communication qui permettent le fonctionnement des voiles et l’inclinaison du mât.
Alors que, d’après l’Organisation maritime internationale (OMI), les émissions de CO₂ du transport maritime pourraient augmenter de 90 à 130% d’ici 2050 en raison d’une croissance de son activité, les acteurs du secteur se mobilisent pour atteindre les objectifs du pacte vert et viser la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Chantiers de l’Atlantique, un des leaders mondiaux sur le marché des navires hautement complexes et des installations offshore, s’est donné pour mission d’accélérer ses programmes de recherche et développement pour proposer des produits plus respectueux de l’environnement. Ainsi est né le projet Silenseas : un navire à voiles de 200 mètres de long, utilisant des technologies innovantes et durables. Le client s’est tourné vers SPIE pour donner vie à la mâture de ce futur paquebot à propulsion vélique.
« Nous avons proposé une solution innovante à Chantiers de l’Atlantique. Le joint tournant assure l’énergisation et l’automatisation des manœuvres de plus de 1 000 m2 de voiles rigides, pointe Xavier de Noblens. Cette approche novatrice nous a permis de décrocher un marché aussi emblématique que prometteur. »
Les implantations locales de SPIE à Nantes et à Saint-Nazaire ont grandement contribué à la bonne tenue du projet. « La proximité avec le bureau d’études de Chantiers de l’Atlantique a été déterminante pour créer un lien de confiance et assurer un suivi fluide et rigoureux », déclare Xavier de Noblens.
Entre les réunions hebdomadaires, l’aide pendant les essais, la participation au montage du prototype et au démontage du premier mât… la mobilisation des équipes fut constante. « Lors du développement de l’analyse fonctionnelle, nous devions être en mesure de pousser jusqu’au bout ces prérequis et d’en assurer une transcription opérationnelle et fiable tant au niveau du système d’automatisme que sur le plan électrique », souligne Mickaël Boulic.
Le projet impulse le développement du Groupe sur le marché des énergies marines renouvelables (EMR) et positionne SPIE comme un acteur de référence du secteur.
« Ce projet est emblématique de nos capacités d’innovation, de tests et d’intégration dans un marché promis à une forte croissance. Il illustre et valide notre feuille de route », finit Xavier de Noblens.