Constatant que la collaboration entre les grands groupes français et l’écosystème des start–ups, porteuses d’innovation, est compliquée, la BPI mise sur la fonction Achats, dont la vision 360° et le rôle d’intermédiaire entre prescripteurs, métiers et fournisseurs innovants sont incontestables, pour réconcilier ces deux mondes.
Elle a pour cela développé un programme d’accélération de l’innovation, dont l’objectif est double : renforcer la culture innovation des Directions Achats au sein des entreprises, et les positionner comme acteurs de premier plan de la stratégie d’innovation de leur organisation. C’est dans cette optique que la Direction des Achats Groupe de SPIE et la Direction des Achats France ont décidé d’y adhérer.
Explications par Sophie Macquet, Directrice des Achats Groupe à l’origine de cette initiative.
Quelles difficultés les grands groupes rencontrent-ils, lorsqu’il s’agit de travailler avec des start-ups ?
Travailler avec ce type d’entreprise nécessite une certaine prise de risque : le produit proposé par la start-up n’est en général pas fini, et elle doit s’appuyer sur un grand groupe pour passer à l’échelle, sans aucune garantie d’y parvenir. Entre autres, le prix du produit peut ne pas être celui attendu, de même que la viabilité de la start-up elle-même n’est pas assurée. Autant d’inconnues qui rendent les Directions des Achats peu enclines à se tourner vers les start-ups dans ces conditions.
Pourquoi rejoindre le programme de la BPI aujourd’hui ?
Beaucoup de ces entreprises se positionnent sur la transition écologique et peuvent à ce titre nous intéresser en apportant des idées novatrices. Or les Directions des Achats peinent à "acheter de l’innovation" à proprement parler et nous ne nous tournons pas spontanément vers elles pour cela. Aussi, rentrer dans ce programme qui permet de structurer la relation avec les start-ups prend ici tout son sens ; c’est une démarche très complémentaire avec l’approche de nos directions stratégie et développement commercial, qui encouragent et stimulent l’innovation interne.
En effet, le savoir-faire de nos équipes, mêlé à la créativité des start-ups et à une approche innovante des problématiques sont des ingrédients essentiels à la création de valeur pour nos employés, nos clients et nos fournisseurs.
Par ailleurs, c’est un partenariat gagnant-gagnant : nous avons en tant que grand groupe un rôle à jouer pour les aider à éclore et pérenniser leur développement, elles constituent pour nous en contrepartie des pourvoyeurs d’innovation précieux.
A quels besoins le programme répond-il ?
Le programme doit permettre à ma fonction de renforcer sa capacité à intégrer les offres des start-ups. Je disais précédemment que nous ne sommes pas habitués à fonctionner avec elles, dans des conditions d’achat aussi particulières : si je veux pousser en interne une initiative que je trouve pertinente, cela demande un investissement en temps qu’il faut être prêt à leur consacrer ; les jeunes entrepreneurs à la tête des start-ups ne connaissent pas le monde des grands groupes, nous ne parlons pas toujours le même langage. Mais cela s’apprend, et c’est précisément ce que j’attends du programme : professionnaliser ma fonction sur l’approche des start-ups dans le but de proposer à SPIE des innovations qui répondent aux besoins des opérationnels en matière de transition énergétique, ou nous permettent de faire évoluer notre propre fonctionnement en matière d’achats indirects (voyages, véhicules, équipements des collaborateurs …), par exemple.
Le mot de la fin ?
Pour cette première édition du programme DAPI (Directions Achats Pour l’Innovation), nous sommes associés à de belles entreprises, telles que Schneider, GRT Gaz, L’Oréal, La Poste…
Je serais ravie que l’on nous interpelle sur le sujet pour nous faire découvrir des start-ups avec qui nous pourrions collaborer et intégrer au programme !