Le groupe SPIE est positionné sur des tendances de fond, structurantes pour l’économie

Publié le 16 avril 2024
Près de 50 % de notre chiffre d'affaires provient déjà d'activités qui aident nos clients à réduire leur empreinte carbone.”
Gauthier Louette, Président-directeur général de SPIE

En 2023, SPIE a annoncé des résultats records. Comment expliquez-vous ces excellentes performances dans un contexte économique et géopolitique pourtant très perturbé ?

Cela montre bien que nous sommes positionnés sur des tendances de fond, absolument structurantes pour l’économie. Le contexte géopolitique est venu encore accélérer la transition énergétique et la recherche d’un mix énergétique donnant plus de place à une électricité bas carbone, renouvelable ou nucléaire. Partout en Europe, l’impact est très fort sur les infrastructures énergétiques, expertise coeur de métier de SPIE. En Allemagne et aux Pays-Bas par exemple, le gaz est abandonné au profit de nouvelles sources d’énergie renouvelable, et cela implique de repenser entièrement les réseaux de distribution. La France, elle, maintient ses sources d’énergie, mais les renouvelle : les décisions politiques en faveur du développement du nucléaire sont désormais bien établies, et nous commençons à participer aux appels d’offres sur la réalisation des nouveaux EPR. À ces projets de transition énergétique s’ajoute une demande forte des acteurs de l’industrie ou du tertiaire pour des solutions d’efficacité énergétique ou d’adaptation de leurs infrastructures aux nouvelles énergies. Enfin, nous continuons d’être présents dans l’installation des bornes et réseaux nécessaires à l’essor de la mobilité électrique. Une très forte demande, donc, qui nous permet de générer de la croissance et de préserver nos marges malgré l’inflation.

Vous nous parlez de fortes opportunités en Allemagne ou aux Pays-Bas. Comment êtes-vous positionné sur ces géographies et au-delà ?

Nous sommes numéro 1 aux Pays-Bas, et la performance y est remarquable. En Allemagne, l’acquisition de Robur, survenue en fin d’année, va nous permettre de changer de dimension et de couvrir le marché des services à l’industrie. En chiffre d’affaires et en nombre de collaborateurs, l’Allemagne pèse aujourd’hui presque autant que la France. Notre présence en Europe centrale a progressé et nous allons faire évoluer notre organisation pour permettre à SPIE de se renforcer encore dans cette région. Hors d’Europe, nous nous donnons également les moyens de saisir les opportunités liées aux énergies décarbonées. Avec l’acquisition de Correll, SPIE Oil & Gas Services, rebaptisée SPIE Global Services Energy, a concrétisé son ambition de diversification dans l’éolien offshore.

Comment faites-vous pour mobiliser vos 50 000 collaborateurs sur la transition énergétique, enjeu crucial dans la lutte contre le dérèglement climatique ?

Depuis déjà plusieurs années, nous avons intégré l’action climatique à la stratégie de notre groupe. Et je me réjouis de constater que nous réalisons d’importants progrès, aussi bien en interne qu’avec nos clients et nos fournisseurs. Près de 50 % de notre chiffre d’affaires provient déjà d’activités qui aident nos clients à réduire leur empreinte carbone. Toutes nos filiales proposent aujourd’hui des offres liées à la transition énergétique, y compris celles spécialisées dans la transformation numérique, où les enjeux de sobriété sont très forts. La transition énergétique est indissociable de nos métiers et je souhaite que tous nos collaboratrices et collaborateurs aient conscience du rôle positif que joue SPIE dans cette transition et le comprennent. Nous avons intégré une dimension « sustainability » dans la rémunération variable de tous nos managers afin de montrer l’importance de ce sujet et notre volonté de progresser avec eux. Nous créons également la SPIE Climate Academy pour permettre à chacun de mieux comprendre les enjeux liés au changement climatique et les solutions concrètes proposées par SPIE.

La transition énergétique est indissociable de nos métiers et je souhaite que tous nos collaboratrices et collaborateurs aient conscience du rôle positif que joue SPIE dans cette transition et le comprennent.”
Gauthier Louette, Président-directeur général de SPIE

En 2023, ChatGPT a pris d’assaut le monde et a considérablement généralisé l’usage de l’IA. Quelles sont aujourd’hui les opportunités liées à cette technologie pour SPIE ?

Je préfère parler de puissance de calcul statistique plutôt que d’intelligence artificielle, car c’est bien de cela qu’il s’agit aujourd’hui : des moteurs de plus en plus puissants permettant de traiter un grand volume de données et de leur donner du sens. L’application la plus évidente pour nous est d’acquérir une compréhension toujours plus pointue des installations de nos clients. En utilisant les données de capteurs intelligents, nous pouvons considérablement améliorer leurs performances énergétiques et leur maintenance prédictive. Toutes ces innovations technologiques vont évidemment générer un très gros volume de données qu’il va falloir transmettre et stocker en toute sécurité. Cela nous ouvre des opportunités dans l’installation, l’exploitation et la maintenance de data centers. L’IA va aussi avoir un impact sur nos métiers, nous permettant de gagner en efficacité et en productivité.

Les besoins en recrutement sont élevés dans vos métiers, et les talents pas assez nombreux. Comment faire en sorte que ces talents choisissent SPIE et y restent ?

Nous avons beaucoup travaillé sur tous les leviers d’attractivité qui peuvent convaincre les talents de rejoindre SPIE et surtout de rester : le recrutement, la cooptation, la fidélisation – des jeunes en particulier –, l’alternance. Dans la panoplie des mesures que nous mettons en place, l’actionnariat salarié joue un rôle important, car il permet d’associer nos collaboratrices et collaborateurs aux succès de l’entreprise dans la durée. Elles et ils sont les premiers actionnaires du Groupe et notre campagne SHARE FOR YOU 2023 a d’ailleurs battu un record de participation avec plus de 17 000 personnes issues de 14 pays qui ont réaffirmé ainsi leur confiance en l’avenir de SPIE et leur attachement à l’entreprise. Lors d’ateliers qui ont rassemblé près de 700 personnes de toute l’entreprise, réalisés dans le cadre du travail mené sur notre raison d’être, j’ai pu constater à quel point la fierté du métier et l’idée de confiance étaient importantes pour les participants : confiance dans l’entreprise, confiance dans les équipes, être un partenaire de confiance pour nos clients. Nous devons capitaliser sur ces leviers d’engagement en leur apportant, en plus, une idée claire de l’utilité de nos métiers dans la conduite de la transition énergétique. Dans un monde où les gens sont légitimement en quête de sens, cela me semble primordial.